Lors du dernier Congrès mondial de la nature de l’UICN en septembre 2021 à Marseille, le Président de la République française a annoncé l’organisation d’un sommet international One Ocean Summit ; celui-ci s’est tenu 9 au 11 février 2022 à Brest.
Son objectif : réunir des chefs d’Etats et de gouvernement du monde entier, des ONGs et des parlementaires pour prendre des initiatives mondiales pour une meilleure gouvernance des océans, la protection des écosystèmes marins, la lutte contre les pollutions, notamment plastique, et la lutte contre le changement climatique.
Les liens très forts et très étroits entre océan, climat et biodiversité incitent à agir vite. On ne peut plus lutter contre le changement climatique sans tenir compte de l’évolution de l’océan qui en est le principal régulateur : 93 % de l’accroissement de chaleur de la Terre au cours des trois dernières décennies ont été absorbés par l’océan. Les risques pour la biodiversité sont également immenses : On estime que les récifs coralliens, qui représentent seulement un millième de la superficie de l’océan, concentrent 30 % des espèces marines : avec leur disparition c’est le système tout entier qui s’effondre : disparition des espèces mais également des réserves alimentaires dans les eaux tropicales peu profondes, réserves dont dépendent aujourd’hui près de 500 millions d’humains.
Le One Ocean Summit a été l’opportunité de s’engager en faveur de l’océan avec des enjeux cruciaux puisqu’il représente 70% de la surface de notre planète.
A l’occasion du segment de haut niveau du One Ocean Summit qui s’est tenu le vendredi 11 février, le Président de la République française Emmanuel Macron a annoncé les engagements que portera la France lors des prochaines séquences de l’agenda international 2022.
- La promotion de la pêche durable, notamment lors de la 12ème conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra à Genève pour aboutir à un accord supprimant les subventions publiques qui contribuent à la sur-pêche et la pêche illicite. Ce traité serait le premier accord biodiversité sous l’égide de l’OMC et permettrait de synchroniser pour la première fois les agendas biodiversité, climat et commerce. Le prochain Comité des pêches de la FAO sera également l’occasion de relever le niveau d’ambition pour la pêche durable des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), que la France accompagnera dans ce processus. L’action de l’Etat en mer, police française des mers, sera européanisée avec l’appui de la Commission européenne pour mieux vérifier, contrôler et sanctionner les activités de pêche illégale.
- La protection des cétacés notamment avec des mesures contre les échouages de cétacés dans le Golfe de Gascogne seront renforcées grâce à la poursuite des observations scientifiques des dauphins et à l’investissement public dans les dispositifs pingers.
- La Lutte contre la pollution plastique en lançant les négociations formelles pour engager la rédaction d’un traité international contraignant sur le plastique, à l’ANUE 5 qui se tiendra fin février à Nairobi. La France et l’Inde étant d’ores et déjà engagées pour l’élimination des plastiques à usage unique. Parce que la pollution commence en amont, chaque humain, au bord d’un fleuve, d’un cours d’eau en est responsable.
- L’établissement d’une gouvernance mondiale des océans pour protéger les zones de non droit écologique et aboutir à un traité « universel, opérationnel et efficace » sur la haute mer lors des négociations BBNJ qui ont été lancées il y a 10 ans et qui se tiendront en mars à New York. A ce titre, le Président a lancé avec la Présidente de la Commission Européenne une coalition pour soutenir l’adoption de cet accord.
- Le développement de la connaissance pour protéger les fonds marins. La France insiste sur le fait que la connaissance scientifique est la condition sine qua non à la protection des grands fonds marins et annoncé le lancement de grandes missions d’exploration des fonds marins – et des pôles – “On ne peut pas protéger ce que l’on ne connait pas ».
- La protection de la planète en poursuivant un objectif 30×30. (30% de protection de la planète en 2030) lancé en janvier 2021 au One Planet Summit dans le cadre post 2020 qui sera adopté cet été à la COP15. Le Président appelle les Etats à rejoindre la Coalition de la haute ambition pour la Nature et les peuples qui regroupe actuellement 83 pays et à prendre des engagements très clairs sur la protection des AMP. Côté français, l’objectif des 30% a été dépassé suite à la ratification du décret du 10 février portant extension de la réserve naturelle des terres australes françaises. La protection forte a également doublé pour atteindre 4% en 2022, et l’objectif de 10% a été repoussé à horizon 2030.
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