Alors que l’année 2024 s’est imposée comme la plus chaude jamais enregistrée, l’urgence climatique nous pousse à redoubler d’efforts pour trouver des solutions à la hauteur des enjeux. Et si la libre évolution, ce concept émergent mais prometteur, pouvait faire partie de la réponse ?

Le 20 janvier 2025, j’ai eu l’honneur d’introduire la deuxième session du séminaire inter-réseau “Les journées de la libre évolution”, en ma qualité de présidente du Comité français de l’UICN, aux côtés de deux grandes figures engagées : Lidia Brito, sous-directrice générale de l’UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, et Michèle RAMIS, présidente de la Commission nationale française de l’UNESCO.

Organisé par le Comité français de l’UICN en partenariat avec la Commission Nationale Française pour l’UNESCO, cet événement représente une nouvelle étape importante dans les réflexions collectives sur la libre évolution. Deux objectifs principaux guident nos travaux :

  • Partager des retours d’expériences sur les initiatives de libre évolution menées au sein des réseaux de gestionnaires d’espaces naturels, afin d’enrichir nos pratiques ;
  • Construire des positions communes pour faire de la libre évolution un enjeu central et reconnu à l’échelle mondiale.

Pourquoi la libre évolution ?

La libre évolution, ou le fait de laisser certains espaces naturels se régénérer sans intervention humaine directe, propose une vision nouvelle de la conservation de la biodiversité. Elle invite à considérer la nature comme un acteur autonome, capable de se reconstruire et de s’adapter aux bouleversements environnementaux.

Convaincu de la pertinence de cette approche, le Comité français de l’UICN a déposé une motion ambitieuse intitulée “Promouvoir la libre évolution et les outils pour la pérenniser”, en vue du Congrès mondial de la Nature qui se tiendra en octobre 2025. L’enjeu est de faire reconnaître ce concept comme une priorité mondiale, notamment dans un contexte où les solutions innovantes et audacieuses sont plus que jamais nécessaires.

Une dynamique collective portée par des experts engagés

Je tiens à saluer le travail remarquable des équipes du Comité français, et plus particulièrement celui de Erwan Cherel et du groupe de travail “Wilderness et nature férale” présidé par Pascal Cavallin du Conservatoire du littoral. Leur mobilisation permet de faire avancer des projets concrets, tout en alimentant une réflexion collective essentielle.

Un hommage à Raphaël Larrère

Cet événement s’est tenu dans une atmosphère teintée de réflexion et d’émotion. Nous avons eu une pensée particulière pour Raphaël Larrère, ingénieur agronome récemment disparu, dont les travaux ont profondément marqué les débats autour de la libre évolution. En juin 2023, il avait organisé un colloque à Cerisy intitulé “Le renouveau du sauvage”, en partenariat avec plusieurs membres du Comité français de l’UICN. Sa vision et ses idées continuent d’inspirer nos actions.

La libre évolution, un enjeu mondial

Face aux défis du changement climatique, la libre évolution ne représente pas seulement une réponse écologique ; elle reflète une nouvelle manière de penser notre rapport à la nature. Laisser des espaces naturels s’exprimer sans intervention humaine, c’est leur offrir une chance de se régénérer, tout en renforçant notre compréhension des écosystèmes.

Ensemble, faisons de la libre évolution un véritable levier d’action pour répondre aux défis environnementaux mondiaux.

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