Le 15 février 2023, j’ai visité le Terminal 2 de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle en présence de la secrétaire d’état à la biodiversité, Bérangère Couillard. Cette expérience a été révélatrice, mettant en lumière l’ampleur du trafic d’espèces sauvages et l’engagement nécessaire pour y mettre fin.

En 2021, rien que sur le terminal 2 de Roissy Charles-de-Gaulle, 36 tonnes de denrées périssables illégales ont été saisies dont plus d’une dizaine de tonnes de viande de brousse. Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que ces saisies ne représentent qu’une fraction, estimée à seulement 10%, du commerce illégal. Les ONG et les experts de la biodiversité tirent la sonnette d’alarme depuis plus de dix ans.

La visite de la secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Couillard, a souligné l’importance d’une dynamique globale impulsée par le gouvernement pour faire avancer les choses avec la création d’un groupe de travail pour lutter contre le trafic d’espèces.

La coopération avec les acteurs du transport aérien et des compagnies aériennes est indispensable. Aujourd’hui, Air France propose à ses clients la possibilité de ramener deux bagages gratuits de 23 kilos pour les vols à destination et en provenance d’Afrique. La suppression du deuxième bagage en soute ferait changer les choses en permettant la réduction des bagages à contrôler ainsi que la réduction du trafic. 

Dans cette lignée, le Comité français de l’UICN a signé un accord de collaboration avec le groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens, pour lutter contre le trafic d’espèces, pour la réalisation d’actions de formation et de sensibilisation des voyageurs et des professionnels du secteur ainsi que la création de stations animalières dans les aéroports internationaux français. 

Les principales demandes du groupe de travail sont ambitieuses mais nécessaires :

1. Contrôle organisé avec les douaniers : Renforcer les procédures de contrôle en collaboration avec les douaniers est essentiel pour limiter l’entrée de produits issus du trafic d’espèces sauvages sur notre territoire. Protéger nos espèces en danger demande une coopération étroite.

2. Affichage de sensibilisation dans les terminaux : Sensibiliser et éduquer les voyageurs sur les conséquences néfastes du trafic d’espèces sauvages est une priorité. Des affiches informatives dans les terminaux encourageront une prise de conscience collective et inciteront les passagers à agir de manière responsable.

3. L’ouverture d’une station d’accueil pour animaux à Orly : Créer un lieu d’accueil d’urgence renforce les chances de survie des espèces fragilisées par leur conservation ou leur transport. Il permet également d’avoir le temps nécessaire à leur placement dans des conditions appropriées.

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