Le Regional Conservation Forum (RCF), qui a rassemblé pendant trois jours plus de 200 experts et membres de l’UICN venant d’Europe, d’Asie centrale et du Nord, s’est affirmé une fois de plus comme un événement phare pour la protection de la biodiversité. Cet espace d’échange a permis de dessiner des perspectives nouvelles pour un monde plus durable, tout en réaffirmant l’engagement indéfectible de l’UICN, fidèle à sa mission depuis 76 ans.

Des discussions essentielles à un an du Congrès mondial de la nature

Le RCF à Bruges a offert une plateforme unique pour débattre des grandes priorités de la conservation internationale. Ces moments d’échanges, chaleureux et constructifs, sont cruciaux dans un contexte où les enjeux climatiques et environnementaux deviennent de plus en plus urgents.

À seulement un an du Congrès mondial de la nature, chaque idée partagée et chaque dialogue nourrissent une vision commune des défis à relever. Ce forum a également permis de renforcer les liens entre les participants et de poser les bases d’actions concrètes pour l’avenir.

Trafic de la faune sauvage : un défi majeur en Europe

Parmi les thématiques abordées, la lutte contre le trafic de la faune sauvage a été au cœur des discussions. Ce commerce illicite, qui génère entre 7,8 et 20 milliards d’euros par an (selon INTERPOL), est l’un des quatre crimes transnationaux les plus lucratifs. En Europe, et particulièrement en France, il représente une menace croissante pour des espèces comme les esturgeons, les anguilles et les chardonnerets.

En 2021, 36 tonnes de produits issus du commerce illégal de la faune ont été saisies à l’aéroport de Roissy, ne représentant qu’une fraction du commerce réel. Ce trafic est souvent lié à des activités criminelles telles que le blanchiment d’argent et la corruption.

Pour y répondre, des solutions comme la plateforme CITES-LEX, développée par la FAO et la CITES, aident à renforcer l’application des lois internationales. Le Comité français de l’UICN plaide également pour un renforcement des cadres juridiques, des contrôles, et pour une sensibilisation accrue du grand public, avec 25 propositions concrètes pour lutter contre ce fléau.

Une coopération européenne renforcée

Le RCF a également été l’occasion de travailler sur des programmes clés, notamment sur les aires protégées et la mise en œuvre des 32 projets de recommandations issus du Congrès français de la nature. Ces propositions s’inscrivent dans les priorités internationales pour la conservation de la biodiversité.

Lors du précédent Congrès mondial à Marseille en 2021, 148 recommandations avaient été adoptées, dont 18 portées par le Comité français de l’UICN. Ces contributions témoignent de la force et de la cohésion des réseaux nationaux, le Comité français étant le deuxième plus grand réseau national de l’UICN après les États-Unis.

Une étape clé vers l’avenir

Alors que les défis environnementaux deviennent de plus en plus pressants, ce Regional Conservation Forum a démontré la capacité des acteurs de la conservation à collaborer, échanger et agir. Avec ses 78 organisations membres, ses deux ministères, et l’implication de ses 300 experts, l’équipe française de l’UICN espère jouer un rôle déterminant dans la préparation des résolutions mondiales qui seront débattues l’an prochain.

L’énergie et l’engagement témoins à Bruges rappellent que protéger la biodiversité est à la fois une nécessité et une opportunité. Le chemin est encore long, mais chaque forum, chaque discussion, nous rapproche d’un avenir où l’humain et la nature coexistent en harmonie.

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